EXTRAIT DU DICTIONNAIRE

EXTRAIT DU DICTIONNAIRE

De l'ABBE ANGOT

 

Publié pour la 1ère fois en 1900

Et complété par les recherches réalisées par René BABIN

Ancien Secrétaire à la Mairie de La Bazouge-des-Alleux (pendant une quarantaine d'années)

LA BAZOUGE-DES-ALLEUX

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I - ORIGINE DE LA DENOMINATION :

En 989 : Basilgeacum en 1370 : La Basoge des Allais

En 1386 : Basougéia de Allodis en 1500 : La Basoge des Alleux

En 1660 : La Grande Basouge en 1715 : La Basoge aux Hallaz

En 1706 : La Basoge des Alleux

Et depuis 1777 : La Bazouge-des-Alleux

II- GEOLOGIE :

Granite et granulite coupés par de nombreux filons de diabase, de microgranulite et de quartz - schiste précambriens à l'extrémité S.E.

Le territoire s'incline légèrement vers l'Est, avec renflement au Nord couvert par une pointe de la forêt de Bourgon, les sources du ruisseau de Fresne, affluent de la Mayenne, atteignent presque la limite Est, mais toutes les eaux de la commune sont néanmoins recueillies par plusieurs branches de la petite rivière de Gesnes qui les porte à la Jouane, près de Montsûrs. On cite, dans les textes anciens, les ruisseaux de Vauvienne, de Clopart, du Chêne-Branché, ce dernier passant au Bourg.

Le pont Berthe, situé à la Durandière, donnait passage à la route de Laval, et le " Grand Chemin " de Martigné au Mans passait non loin du Bourg au XVème siècle.

III - SUPERFICIE :

Cadastrée en 1828 , par Léon TROUSSARD : 1810 hectares

  • En 1696 on comptait 20 métairies, trois quarts de sol en bonne terre et un quart en landes, taillis et étangs. Sol marécageux produisant du seigle, du méteil, de l'avoine et du sarrasin.
  • En 1789, les habitants avec l'exagération ordinaire, écrivent que le sol, en landes pour une grande partie, est si ingrat qu'on ne peut y récolter que du seigle et du blé noir, et que les tentatives pour cultiver le froment, le lin, le chanvre, ou pour élever des arbres fruitiers, ont été infructueuses, qu'enfin les prairies ne sont pas meilleures et donnent un foin de mauvaise qualité.

III - POPULATION :

Moyenne des naissances : 43 de 1701 à 1710

En 1696 : 164 foyers en 1803 : 891 habitants en 1821 : 807 en 1821 : 827

En 1841 : 829 habitants en 1851 : 787 " "  en 1861 : 785 en 1871 : 755

En 1881 : 669 " "  en 1891 : 628 " "  en 1898 : 585 (dont 149 dans le Bourg)

En 1843 on comptait 45 fermes - Il y avait 25 habitants à la Vannerie, 18 à la Lanfrière, 17 aux Cheutières.

IV - INDUSTRIE :

Une Forge est mentionnée, en 1450, dans un jardin du Bourg.

V - PAROISSE :

Anciennement de l'archidiaconé de Laval, du doyenné d'Evron, de l'élection de la juridiction de Laval, du grenier à sel de Mayenne, de la mission d'Evron, en 1790 .

- Erigée en succursale par décret du 5 Nivose, an XIII, de l'archiprêtré et du doyenné de Saint Martin de Mayenne.

L'Eglise dédiée à Saint Julien, a conservé la nef, malgré les remaniements multiples, quelques vestiges et témoins de l'époque romane : La porte et la fenêtre étroite qui la surmonte, quelques parties de murs où l'appareil en feuilles de fougères est visible. Le chœur, plus élevé que la nef, fut probablement reconstruit au XVeme siècle ; une première chapelle qui n'avait que trois mètres de profondeur fut ajustée au côté de l'épître vers 1500 et n'a été agrandie dans les dimensions actuelles qu'en 1863. De 1615 à 1620, M. DE BOUILLE et Anne DE FESCHAL, sa femme, firent construire la chapelle, dite maintenant du Rosaire, comme l'indiquent les écussons à leurs armes grossièrement gravés à la porte et à l'un des piliers.

Comme ornements il faut signaler un vitrail du chœur représentant "l'Annonciation " et dans un coin du tableau, en perspective la scène de "la Visitation ".

Le retable du maître autel comprend une partie centrale qui forme un tout complet, avec ses colonnes, entablements, frontons, et qui semble encadré par les colonnes, les frontons et autres décors d'un second retable plus grand, sans qu'on sache trop si le sculpteur avait conçu son plan, ou s'il l'a reformé pour que tout le chœur soit décoré d'architecture.

M. GERAULT signalait, dans les murs, des pierres à croix nimbées et trèflées qu'il supposait être des marques de la consécration de l'édifice, mais qui sont plutôt des débris de pierres tombales, semblables à celles qui formaient le pavé de la nef, d'après le même auteur.

Pierre MOREAU, fondeur au Mans, refondit en 1688 la grosse cloche.

Un calice, obtenu de Léon XIII, l'année de son jubilé sacerdotal (1888) par M. DAUDIER, ancien capitaine aux zouaves pontificaux, et richement décoré à ses frais, est au trésor de la sacristie.

Un seul bénéfice, assez considérable d'ailleurs, fut fondé le 7 février 1499 par Jean LANGLOIS, prêtre, à "l'Aultier de Saint Hermel et de Saint Jouin " sous le nom de la "gendrie ", chargé de deux messes par semaine et à la présentation du Seigneur de Thuré. Parmi les " Chapelains " : Jacques JOUANNAULT, qui envoya, pour desservir sa chapelle et distribuer les revenus aux pauvres, Julien MAUTAINT, un de ses associés de la communauté de Javron ; mais ce prêtre zélé qui venait aussi pour suppléer à la négligence du clergé paroissial, fut l'objet de la part du curé, d'un affront public et injurieux, qu'il fut obligé de quitter la place.

Julien Basile "ferron" de la FERRONNAIS, fils du Seigneur de Thuré et Evêque de Bayonne, posséda aussi la chapelle de la Gendrie (1759).

La "confrérie du Rosaire " dotée le 3 décembre 1661 par François LANDAIS, Sieur de la Selle et Louise HOULLIERE, sa femme, du lieu de la Noé de la Touche, existait depuis longtemps. L'Evêque du Mans, au cours de ses visites, le 10 juillet 1664, lui concéda des indulgences avec permission d'exposer le Saint-Sacrement aux fêtes de la Vierge. La chapelle et l'autel de l'évangile lui étaient affectés.

 

VI - CURE :

A la présentation de l'Evêque, après avoir été comprise dans la restitution de Robert de BLOIS, à l'abbaye d'Evron.

Quelques noms d'un certain nombre de curés de La Bazouge-des-Alleux :

1386 : Mathieu VANNIER, licencié en droit civil et canonique, témoin de l'acte de fondation du chapitre des Trois Maries de Montsûrs.

1461 : Philippe BOUTILLAT 1503 : Guillaume BUREAU

1542 : Roland d'ARON ou des ARGLANTIERS, Chanoine du Mans

1558 : Jean PERRAULT, Chanoine du Mans

1565 : Nicolas RIANDIERE 1572 + 1575 : René des OUAILLES

1572 : René CHARDON, vicaire de la Bazouge, curé le 3 juin 1575

+ 1598 : Pierre FOUQUERE 1598 : Guillaume REGLAU

1620 + 1638 : François de HODAU

Julien LEBRETON, Curé de Chalons, 20 décembre 1638, doyen d'Evron, fut inhumé dans l'église le 7 juillet 1650.

21 juillet 1650 + octobre 1652 : Michel LEBLANC, docteur de Sorbonne, Professeur à l'Université de Paris.

1652 - resigne en 1653 : Pierre COSTAR du diocèse de Paris, docteur en théologie, chanoine et archidiacre du Mans.

1653 + 1670 : Guillaume LANGLOIS 1678 : René DURAND, Maître es arts

1679 : Charles de la BOUVERIE-DOUBLARD, du diocèse d'Angers, licencié en théologie, confesseur et prédicateur ordinaire du Mgr le Prince, aumônier du duc de CONDE.

1679 + 1707 : Jacques DORBES - sur un fragment de son cachet armorié on distingue en chef, un trèfle.

+ 1712 : Nicolas CHARLOT

Pierre MORIN, Maître es arts, secrétaire du chapitre des vicaires capitulaires du Mans, 6 juin 1712, devint curé du Crucifix au Mans (1720).

23 janvier 1720 + 31 décembre 1723 : âgé de 30 ans, Joseph LEFAUCHEUX

1735 : François MONSALIER

8 avril 1737 + 27 avril 1743 : François de GIRARD DE LA CHAUME

Augustin Emmanuel PHILIPPOT, gradué, né à Paris le 11 juin 1716, installé le 10 mai, guillotiné à Laval, pour la foi, le 21 janvier 1794.

François-Marie PERIER-DUCOUDRAY né à Laval (1764) vicaire depuis le 7 novembre 1789 suivit l'exemple de son curé, passa à Jersey en 1792 et alla s'établir à Londres en 1796 ; au concordat il fut nommé à la cure de la Bazouge des Alleux où il avait laissé de précieux souvenirs, mais ne voulut pas accepter, + à Jersey vers 1828.

L'intrus fut Jean-Baptiste FOURRE, né à Saint Martin de Mayenne, curé de Saint Bomer (Orne), installé le 14 août 1791 ; il se réfugia à Mayenne, par crainte des Chouans, en 1793, et s'adjoignit ensuite au clergé constitutionnel de N.D.

Pendant les mauvais jours, la paroisse fut desservie par Pierre PESCHARD, vicaire d'Argentré, Daniel PERIER, vicaire de St Christophe du Luat, René MOQUEREAU, et Louis Victor LE REBOURS, prêtres du diocèse de Lisieux : Tous signaient prêtres catholiques.

1825 - 1833 : GOUPIL 1833 - 1839 : CAILLERIE

1839 - 1876 : MESSAGER 1876 - 1879 : COUDREUSE

1879 + 1888 : François Hyppolyte MONTEL

1888 - 1897 : LOISEAU 1897 : RENARD

VII - LE PRESBYTERE :

Est remarquable par son jardin dont les allées et les charmilles ont l'ampleur de celles des beaux jardins français du XVIIIème siècle.

 

 

VIII - LE CIMETIERE :

Est transféré depuis longtemps sur la route de Montsûrs.

IX - LES ECOLES :

Malgré les avanies faites à son représentant, par le curé de La Bazouge, l'abbé JOUANNAULT ne laissa pas se favoriser dans la paroisse, les œuvres qu'affectionnaient les disciples de Saint Vincent de Paul.

En 1682, la maison dépendant de sa chapelle de la Gendrie, était occupée par la Sœur BARBE LEHAUT. M. DORBES lui demanda même, en 1702, l'usage de cette maison ou d'une autre "pour que M.FRESNAY y tienne les petites écoles ". A cette époque, l'abbé JOUANNAULT faisait distribuer aux pauvres les revenus de sa chapelle par deux "filles charitables " que la Dame de Thuré entretenait à ses frais.

L'école des filles fonctionnait encore en 1778, mais les habitants se plaignaient de n'en plus avoir en 1789.

Actuellement école laïque pour les garçons dont les classes ont été reconstruites en 1887 ; école libre de filles, tenue par les sœurs de Ruillé, et fondée par M. DAUDIER.

X - ŒUVRES DE BIENFAISANCE :

Par acte du 8 mars 1706, Dame Marguerite LE CLERC du BOISJOUSSE, fonda pour les pauvres de la paroisse, un lit et demi à l'Hôpital de Laval ; ce deuxième lit fut complété le 3 juillet 1718 par M. MORIN, curé, qui ajouta encore une rente de 150 livres, que lui devait l'Hôpital en 1757.

XI - FEODALITE :

C'est par acquisition faite en 1272 de GUY VIII de LAVAL, que Jean de FESCHAL, Seigneur de Thuré, eut la justice, c'est à dire la seigneurie du Bourg de la Bazouge, avec le four à ban. Depuis cette époque, les Seigneurs de Thuré eurent tous les droits utiles et honorifiques dans la paroisse et dans l'église. Leur titre a laissé encore quelques traces sur les murs extérieurs. Les armes de BOUILLE et de FESCHAL sont dans la chapelle du Rosaire.

Hubert de CHAMPAGNE, Marquis de VILLAINES et Seigneur de Thuré, fit en 1667, reconnaître ses droits à l'occasion d'un abus assez singulier : "  Ne voulant pas que, dans sa présence, son banc soit entouré de personnes mal instruites et rustiques ", il demanda d'accord avec le curé et la plus saine partie des habitants "que le chœur soit clos honnestement de poutres avec balustres tant au devant du chœur que de la chapelle du Rosaire ".

Une épitaphe justement élogieuse, qui se lit encore dans l'église, rappelle les titres de "seigneur de la paroisse et de fondateur de l'église" de Messire François LE CLERC, chevalier, seigneur de BOISJOUSSE et de THURE. Son écusson gravé sur la pierre avec couronne de baron, porte "un chef chargé de trois étoiles et, sur-le-champ, un chevron accompagné en pointe d'un croissant montant ".

Les "Affiches du Mans" donnent à la seigneurie de La Bazouge le titre de châtellenie, en 1784.

Le commandeur de THEVALLES avait à la bazouge, un fief et au bourg une maison nommée l'Hôpital : 1397 / 1544 ; il y prenait le coutume des marchandises.

XII - NOTES HISTORIQUES :

A 2 kilomètres au nord du Bourg, un champ, dit "le Champ Blanc", où se trouve une chapelle, dédiée à Sainte Anne, près de laquelle on a déterré des ossements humains, serait d'après la tradition populaire, l'emplacement primitif de l'église de la Bazouge. Des substructions qu'on croit gallo-romaines sont encore souvent atteintes par la charrue ; le fait mériterait d'être vérifié.

Les lieux de Thuré, Montflours, Lignou ou Ligneul ont une forme ancienne.

La forêt d'Alloué qui s'étendait sur une partie de la paroisse lui a donné son nom d'origine germaine.

J'applique à la Bazouge-des-Alleux le texte de la charte de restauration de l'abbaye d'Evron (989), par lequel Robert de BLOIS lui restitue l'église et la ville de la Bazouge.

Il est bien vrai que La Bazouge des Alleux était, un siècle plus tard, au nombre des églises qui ne relevaient que de l'Evêque mais un arrangement survenu dans l'intervalle peut expliquer ce changement, et aucune identification n'est aussi vraisemblable.

IL ressort de ce texte qu'au X eme siècle la paroisse était constituée déjà, cultivée en partie, et occupée par des fermes, en partie aussi couverte de forêts et de terres incultes.

Les FESCHAL de THURE furent calvinistes, au moins pendant une partie des troubles du XVI ème siècle ; ce fait explique peut-être qu'en 1578, le 14 janvier, l'église était tellement délaissée qu'il n'y avait pas même un "ministre" capable d'administrer le baptême.

Le cahier de 1789, rédigé devant huit marchands, seize métayers ou closiers, signées de dix noms en tête desquels est celui d'ELAIN-LACROIX, demande dans chaque province la création d'un grand bailliage qui jugerait toutes les causes en dernier ressort.

La paroisse, soupçonnée d'incivisme, fut le 17 novembre 1792, visitée par les gardes nationaux de Martigné qui désarmèrent les habitants ; elle se trouvait, en effet, sur le bord de la zone longeant la route de Laval à Mayenne où les républicains furent toujours les maîtres, et limitrophe d'autres paroisses où les Chouans étaient organisés.

XIII - LES MAIRES :

1791 : GORENFLAUX 1800 - 1813 : Jean ELAIN-LACROIX

1821 - 1830 : ELAIN-LACROIX 1835 : VOILLE-DUBOURG

1840 - 1870 : GUEDON 1870 - 1887 : HUCHEDE

1887 - 1890 : GOMBERT 1890 : PAUMARD

XIV - DONNEES PLUS RECENTES :

Recensement : 1990 1999

262 hab. 261 hab.

Densité : 14 Hab/Km² 14hab./Km²

Altitude : 130 m

Code postal : 53470

 

 

 

 

 

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