Le Château de Thuré
Blotti dans un parc de verdure, à proximité d'un bel étang, le Chateau de Thuré à la
Bazouge-des-Alleux présente deux parties distinctes qui datent sensiblement de la même
époque. Il fut reconstruit vers 1550 et, comme l'écrit l'Abbé Angot, il est doté "
d'un grand
développement, d'angles, de retraits multiples, d'un tourelle en encorbellement, d'un
tour à l'angle du principal corps, et comme seul ornement de deux jolies lucarnes de
bon style renaissance
". Ces lucarnes qui enlèvent un peu de son austérité à cette belle
demeure,ne sont reliées par aucune sculpture, ni aux fenêtres, ni aux portes intérieures. A
l'intérieur de ce logis, une grande pièce, d'une hauteur de deux étages, possèdait une tribune;
elle fut utilisée dit-on, pour le prêche protestant.
Les Feschal de Thuré qui détenait la Seigneurerie depuis 1272 furent en effet,
calvinistes au XVIème siècle.
Cent ans plus tard leurs successeurs étaient revenus dans le sein de l'église puisqu'en
1667 Hubert de Champagne, marquis de Villaines et seigneurs de Thuré déplorait que "son
banc soit entouré de personnes mal instruites et rustiques qui souvent rendent
mauvaise odeur et commettent d'autres incivilités qu'il n'est besoin de reciter
" il
demandait "que le choeur soit clos honnêtement de poutres avec ballustres, tant au
devant du choeur que de la Chapelle du Saint Rosaire
".
C'est à la même époque que fut édifiée dans la cour du château une chapelle dédiée
à Saint-Sébastien.
Louis-Gabriel Carré de la Chevronnière, contrôleur des guerres, acheta Thuré le 20
aout 1778 mais il dut le revendre le 1er février 1792 à Louise Turpin, veuve de Jean-Baptiste
Piquois. Le fils de la nouvelle propriétaire, Joseph fit à Thuré des essais originaux mais
infructueux d'élevages du cheval et du mouton. Il céda son domaine en 1804 pour 170 000
francs, à Anselme-Marie Legouis. Le gendre de M. Legouis, le comte Michel Ordener
vendit
lui-même Thuré en 1847 à Daniel-Louis Daudier qui le revendit au comte de Pontavice en
1902.
L'histoire a retenu que le 28 mai 1790, une bande armée se dirigeait vers Thuré afin
de piller le Château mais la municipalité et la milice de Martigné arrêtèrent les "brigands", les
désarmèrent et les forcèrent à rembourser tout le grain qu'ils avaient volé. Les 13 janvier
1800, margeret, commissaire à Mayenne, écrivait que les insurgés avaient cachés 12 canons
à Thuré.
Mais le bois de Thuré conserve surtout le souvenir de Brice-Denis, dit "Tranche
Montagne
". cet ancien domestique de la Bazouge-des-Alleux fut le chef des Chouans de
cette contrée et il connut des aventures audacieuses qui sont restées légendaires.

Article publié le 2 septembre 1980
- le Courrier de La Mayenne sous la signature de M. Troc

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